mardi 9 avril 2013

en ligne: L’Écrivain·e à la rencontre de son public. Enquête sur le public du festival. Les Correspondances de Manosque

en ligne:
L’Écrivain·e à la rencontre de son public. Enquête sur le public du festival. Les Correspondances de Manosque
Gisèle Sapiro (dir.)

Depuis deux décennies, le terme de festival s’est répandu, à l’étranger comme en France, pour désigner les rencontres publiques où les œuvres littéraires sont lues, commentées et discutées par des spécialistes, auteur·e·s, critiques, éditeurs, traducteurs. Cette forme de médiatisation de la lecture s’est d’abord développée, en France, dans les genres dits de paralittérature – c’est-à-dire situés aux marges de l’institution littéraire –, comme la bande dessinée et le polar, pour lesquels elle a constitué un mode de légitimation.
Si les festivals suscitent une attention accrue, ceux consacrés à la littérature sont encore très peu étudiés. Associée aux arts de la performance (théâtre, musique) et aux arts visuels, la forme du « festival » peut paraître incongrue s’agissant de la lecture, pratique culturelle la plus solitaire qui soit. Pourtant, les réunions dédiées à la lecture à voix haute et aux discussions sur la littérature ne constituent pas un phénomène nouveau : des salons mondains aux académies, puis aux cénacles d’initiés, tel que les mardis de Mallarmé, elles demeuraient cependant confinées à la sphère privée et à une petite frange de lettrés.
Fondé en 1999, le festival Les Correspondances de Manosque est un des premiers consacrés à la littérature. Dédié à la littérature française contemporaine, il vise à la revaloriser dans un contexte où elle est décriée sur la scène internationale. L’enquête sociologique menée lors de l’édition 2011 du festival vise à explorer cette nouvelle forme de la médiation culturelle dans le domaine de la lecture. La présente étude propose une analyse des propriétés sociales des festivaliers et de leurs pratiques du festival, en relation avec leurs autres pratiques culturelles.

Gisèle SAPIRO est directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’EHESS. Elle dirige le Centre européen de sociologie et de science politique. Spécialiste de sociologie des intellectuels, de la littérature, de la traduction et des échanges culturels internationaux, elle est notamment l’auteure de La Guerre des écrivains, 1940-1953 (Fayard, 1999) et de La Responsabilité de l’écrivain. Littérature, droit et morale en France XIXe-XXIe siècle (Seuil 2011).

Aucun commentaire: